Enregistrés en condition live (au studio Mer Noir à Paris puis chez Mélodium à Montreuil), les huit titres du premier album de Grive "Tales of Uncertainty" captent l’effervescence et la spontanéité d’une rencontre, dévoilent une alchimie à nulle autre pareille.
Shoegaze ? Slowcore ? Post-folk ? Qu’importe l’étiquette. Profondément organiques, les compositions de Grive convoquent les limbes et les grands espaces. Marquées par le son des années 90, elles sont, dans leur ambivalence, définitivement contemporaines : tour à tour acérées avec leurs riffs de guitare nerveux ou caressantes avec la basse épaisse et ronde d’un synthétiseur Moog. Ici, l’orage qui menace (est-ce le cœur qui gronde ?). Là, les mélodies aux lignes claires et à la beauté vénéneuse qui s’immiscent dans les tempos languides et obsédants. Et comme fil rouge, le chant d’Agnès parle directement à nos rêveries subconscientes, dans cette frontière infime entre songe et réalité, où tout est incertain.
La musique de Grive n’a pas de montre. Mais elle fait quelque chose du temps. « Wait & See » est sa maxime prudente et ambitieuse.